Le Règlement de l'UE sur la déforestation (RDUE) est un cadre juridique novateur conçu pour lutter contre la déforestation mondiale grâce à la transparence des chaînes d'approvisionnement. À partir de 2025, les entreprises qui importent ou exportent des matières premières essentielles comme le café, le cacao, le soja ou le bois vers ou depuis l'UE devront prouver que leurs marchandises sont exemptes de déforestation, produites légalement et entièrement traçables.
Ce règlement concerne les opérateurs, les négociants et les professionnels de la chaîne d'approvisionnement mondiale dans de nombreux secteurs. Que vous soyez responsable des achats, responsable de la conformité ou responsable du développement durable, comprendre le fonctionnement de l'EUDR est essentiel pour préserver l'accès au marché de l'UE et éviter les sanctions réglementaires. Cet article répond aux questions les plus importantes concernant l'EUDR : définition, fonctionnement, exigences et comment s'y préparer.

Qu’est-ce que l’EUDR et pourquoi a-t-il été introduit ?
Le Règlement de l'Union européenne sur la déforestation (EUDR) a été créé pour lutter contre le rôle de l'UE dans la déforestation et la dégradation des forêts à l'échelle mondiale. Il interdit la mise sur le marché de certains produits de base ou leur exportation, sauf s'il est prouvé qu'ils ne sont pas issus de la déforestation, sont produits légalement et font l'objet d'une déclaration de diligence raisonnable (DDR).
Que signifie EUDR et quel est son objectif ?
EUDR signifie Règlement de l'Union européenne sur la déforestation. Son objectif principal est de garantir que les produits entrant ou sortant du marché de l'UE ne contribuent pas à la déforestation ou à l'exploitation illégale des terres. Ce règlement s'applique à un ensemble spécifique de produits connus pour favoriser la déforestation, tels que le soja, l'huile de palme, le bois et les produits de l'élevage.
Le RDUE introduit des obligations juridiquement contraignantes pour les entreprises et leur transfère la charge de la preuve de leur conformité environnementale. Il marque une rupture nette avec les systèmes de certification volontaires en exigeant des preuves traçables et vérifiables du caractère durable des activités d'approvisionnement.
Pourquoi a-t-il été introduit et comment s’inscrit-il dans les objectifs de durabilité de l’UE ?
Ce règlement a été introduit car l'UE est responsable d'environ 101 TP3T de la déforestation mondiale, principalement par le biais des importations de matières premières agricoles. L'impact environnemental de cette consommation comprend la perte de biodiversité, l'augmentation des émissions de gaz à effet de serre et les conflits d'utilisation des terres.
L'EUDR s'inscrit dans le cadre plus large du Pacte vert de l'UE, qui vise à rendre l'UE climatiquement neutre d'ici 2050. Il soutient également des cadres tels que la directive sur l'information financière des entreprises (DSEE) et la directive sur la diligence raisonnable en matière de durabilité des entreprises (DDDEE). Ensemble, ces initiatives visent à aligner les pratiques des entreprises sur les normes environnementales et les droits humains, garantissant ainsi que la croissance économique ne se fasse pas au détriment des écosystèmes ou des communautés.
En imposant un commerce sans déforestation, l’EUDR positionne l’UE comme un leader mondial en matière d’approvisionnement responsable et de responsabilité environnementale.
Qui est concerné par l’EUDR ?
Le RDUE s'applique à un large éventail d'entreprises impliquées dans le placement, l'exportation ou le commerce de matières premières réglementées au sein de l'Union européenne. Il est essentiel de comprendre les personnes concernées pour déterminer les obligations légales et mettre en place les systèmes de conformité nécessaires.
Quelles entreprises doivent se conformer à l’EUDR ?
Le règlement distingue deux grandes catégories d’acteurs économiques : les opérateurs et les commerçants.
- Opérateurs Les entreprises qui commercialisent en premier lieu des produits réglementés sur le marché de l'UE ou les exportent depuis l'UE. Cela inclut les fabricants, les importateurs et les producteurs. Les opérateurs sont pleinement responsables de la mise en œuvre de la diligence raisonnable, de la collecte de données de géolocalisation, de l'évaluation des risques de déforestation et de la soumission d'une déclaration de diligence raisonnable (DDS) au système d'information de l'UE.
- Commerçants Les opérateurs commerciaux sont des entités qui mettent à disposition des produits réglementés sur le marché de l'UE, mais qui ne les y placent pas initialement. Cela inclut les grossistes, les détaillants et les distributeurs. Bien que les opérateurs commerciaux ne soumettent pas de DDS, ils doivent être en mesure de démontrer la conformité des marchandises qu'ils manipulent en référençant le DDS de l'opérateur et en stockant les informations associées.
Le règlement s'applique quel que soit le lieu d'implantation de l'entreprise. Même les entreprises non européennes sont indirectement concernées si elles fournissent des biens destinés à être mis sur le marché de l'UE ou exportés depuis celui-ci. Dans ce cas, ces fournisseurs doivent fournir tous les documents nécessaires pour aider les opérateurs basés dans l'UE à remplir leurs obligations de diligence raisonnable.
Les entreprises opérant à l’échelle mondiale avec des chaînes d’approvisionnement qui incluent du soja, de l’huile de palme, du café, du cacao, du caoutchouc, du bois ou des produits d’élevage doivent déterminer soigneusement leur rôle dans la chaîne et les responsabilités qui y sont liées.
L’EUDR s’applique-t-il aux petites et micro-entreprises ?
Oui, l’EUDR s’applique aux petites et micro-entreprises, bien que le règlement leur accorde des délais prolongés et des obligations réduites dans certains cas.
- Petits et micro-opérateurs Les entreprises doivent procéder à une due diligence complète, comme les grandes entreprises, y compris la soumission de DDS et la documentation de conformité. Un délai supplémentaire leur est toutefois accordé, la date limite d'application étant fixée au 30 juin 2026.
- Petits et micro commerçants Ils ne sont pas tenus d'effectuer une diligence raisonnable ni de soumettre des DDS. Leur responsabilité est de s'assurer que les marchandises qu'ils distribuent proviennent d'opérateurs conformes. Ils doivent conserver la documentation pertinente faisant référence aux DDS de l'opérateur et coopérer aux audits réglementaires sur demande.
Malgré ce calendrier modifié, les petites entreprises ne sont pas exemptées des exigences fondamentales de l'EUDR. Elles sont toujours légalement tenues de s'y conformer, et tout manquement peut entraîner des sanctions, une perte d'accès au marché ou une atteinte à leur réputation.
Il est conseillé aux entreprises de toutes tailles de se préparer bien avant leurs échéances respectives. La mise en place de systèmes de conformité internes, la mobilisation des fournisseurs et la compréhension des obligations légales sont des étapes essentielles pour une conformité fluide et rapide.
Quels produits sont couverts par le règlement ?
Il est essentiel de comprendre quels produits relèvent du champ d'application du règlement EUDR pour déterminer si votre entreprise y est soumise. Le règlement EUDR cible des matières premières spécifiques et un large éventail de produits dérivés, dont beaucoup sont profondément ancrés dans les chaînes d'approvisionnement.
Quels produits relèvent du champ d’application de l’EUDR ?
L'EUDR s'applique à sept matières premières à haut risque directement liées à la déforestation et à la dégradation des forêts par leur production et leur commerce mondial. Il s'agit des suivantes :
- Bétail:y compris les animaux vivants, le bœuf frais et congelé, le cuir, les peaux et les abats bovins.
- Cacao: y compris les haricots, les coquilles, la pâte, le beurre, la poudre et les produits à base de chocolat.
- Café:y compris les grains de café vert, le café torréfié, les cosses, les peaux et les extraits.
- Huile de palme:y compris le pétrole brut et raffiné, l’huile de palmiste et les dérivés utilisés dans l’alimentation, les cosmétiques et les biocarburants.
- Soja:y compris le soja, l’huile, la farine, le tourteau et les aliments pour animaux à base de soja.
- Bois:y compris les grumes, le bois d'œuvre, les copeaux de bois, la pâte à papier, le papier, les meubles en bois, les bâtiments préfabriqués et les panneaux à base de bois.
- Caoutchouc:y compris le caoutchouc brut et les produits finis comme les pneus, les tuyaux, les bandes transporteuses et les chaussures.
Le règlement couvre également les produits fabriqués à partir de ces matières premières, même si celles-ci ne sont pas présentes dans le produit final sous forme visible ou brute. Par exemple, un sac à main en cuir, une tablette de chocolat ou un livre imprimé peuvent être réglementés par le RDUE s'ils contiennent ou sont fabriqués à partir de matières premières listées.
Tous les produits concernés sont identifiés à l'aide des codes douaniers de l'UE (codes NC/HS) spécifiés à l'annexe I du règlement. Les entreprises doivent examiner ces codes pour confirmer que leurs marchandises relèvent du champ d'application réglementé.
Existe-t-il des exemptions ou des cas particuliers ?
Oui, l'EUDR comprend plusieurs clarifications et exclusions conçues pour éviter les excès et concentrer l'application sur les biens à fort impact :
- Produits recyclés sont généralement exclus, à moins qu’ils n’aient été complétés par des matériaux réglementés nouvellement ajoutés lors de la réutilisation, de la réparation ou du traitement.
- Matériaux d'emballage sont exclus, sauf s'ils sont eux-mêmes constitués d'un produit réglementé et répertoriés à l'annexe I. Par exemple, les emballages en papier ou en bois peuvent toujours être couverts si le code pertinent s'applique.
- codes NC « ex » Indiquer une couverture partielle. Pour les produits marqués « ex », seul le segment spécifié de la catégorie de produits concernée est concerné par la réglementation. Les entreprises doivent évaluer l'applicabilité en fonction de l'utilisation et du contenu exacts du produit.
- Bois récolté avant le 29 juin 2023 et mis sur le marché avant le 30 décembre 2025 est temporairement exempté des exigences de l'EUDR.
Il est également important de noter que la liste des produits réglementés est susceptible d'être mise à jour. La Commission européenne pourrait ajouter de nouveaux produits en fonction des tendances en matière de déforestation et des données scientifiques. Les entreprises doivent suivre les publications officielles et se préparer à adapter leurs programmes de conformité en conséquence.
En conclusion, si votre produit contient, est composé de ou a été fabriqué à partir de l'une des sept matières premières réglementées, il relève probablement du RDUE. Un examen attentif de la composition et de la classification douanière du produit est essentiel pour déterminer les obligations de conformité.
Qu'implique la conformité à l'EUDR ?
La conformité au Règlement de l'UE sur la déforestation (RDUE) ne se résume pas à une déclaration unique, mais à un processus intégré garantissant que chaque produit commercialisé ou exporté depuis le marché de l'UE répond à des critères environnementaux et juridiques stricts. La compréhension de ces exigences est essentielle pour mettre en place des systèmes internes et éviter les risques réglementaires.
Quelles sont les trois principales conditions de conformité ?
Pour placer légalement un produit sur le marché de l’UE en vertu du RDUE, les entreprises doivent remplir trois conditions de conformité fondamentales :
- Production sans déforestationLe produit doit être issu de matières premières qui n'ont pas été produites sur des terres soumises à la déforestation ou à la dégradation des forêts après le 31 décembre 2020. Cette exigence s'applique, que la déforestation soit ou non légale au regard des lois locales. La définition de « sans déforestation » inclut le maintien des forêts naturelles et exclut les terres converties en plantations ou en terres agricoles après la date limite.
- Conformité légale dans le pays d'origineLes produits doivent être fabriqués conformément à toutes les lois applicables du pays où ils ont été récoltés ou extraits. Cela comprend les lois sur les droits d'utilisation des terres, la gestion forestière, le droit du travail, les droits de l'homme, la fiscalité et la protection de l'environnement. La RDUE introduit une responsabilité juridique plus large que les exigences douanières ou commerciales traditionnelles.
- Soumission d'une déclaration de diligence raisonnable (DDS)Avant qu'un produit réglementé puisse être mis sur le marché de l'UE ou exporté, l'entreprise doit soumettre un DDS formel via la plateforme centralisée de l'UE, confirmant le respect des exigences en matière de déforestation et de légalité. Pas de DDS = pas d'accès au marché.
Ces conditions doivent être remplies avant qu'un produit puisse entrer sur le marché de l'UE. Le non-respect de l'une d'elles constitue un motif suffisant pour des mesures coercitives, notamment une saisie, des amendes ou une interdiction.
Qu'est-ce qu'une déclaration de diligence raisonnable (DDS) ?
La déclaration de diligence raisonnable (DDS) est une déclaration juridiquement contraignante attestant que le produit est conforme à toutes les exigences du RDUE. Il s'agit du résultat final du processus de diligence raisonnable interne de l'entreprise et elle est transmise via le système d'information de l'UE, appelé TRACES (Trade Control and Expert System).
Le DDS doit inclure les éléments suivants :
- Une description claire du produit et de son volume.
- Pays de production et type de produit.
- Coordonnées de géolocalisation de toutes les parcelles de production ou exploitations.
- La date ou le délai de production ou de récolte.
- Documents juridiques du pays d’origine (par exemple, titres fonciers, permis).
- Résultats de l’évaluation des risques, avec justification du niveau de risque attribué.
- Description de toutes les mesures d’atténuation des risques prises, le cas échéant.
- Une déclaration de conformité signée par l'opérateur responsable.
Chaque DDS est lié à une expédition ou un lot spécifique et doit être soumis avant la mise en libre circulation du produit dans l'UE ou son exportation. La plateforme attribue un numéro de référence unique, utilisable par les commerçants et les autorités à des fins de suivi et de vérification.
Les exploitants doivent conserver tous les documents justificatifs relatifs à la fiche de données de sécurité (DDS) pendant au moins cinq ans. L'absence d'une DDS exacte ou complète peut entraîner une non-conformité immédiate, que le produit soit légal ou issu de sources durables.
En fin de compte, le DDS sert à la fois de passerelle de conformité et de mécanisme de responsabilité juridique, tenant les entreprises responsables de l’exactitude et de la fiabilité des données de leur chaîne d’approvisionnement.
Qu'est-ce que la diligence raisonnable dans le cadre de l'EUDR ?
La diligence raisonnable prévue par le RDUE n'est pas une formalité : il s'agit d'un processus légal, fondé sur des preuves, que les entreprises doivent suivre avant de commercialiser un produit réglementé sur le marché de l'UE ou de l'exporter depuis l'UE. Ce processus garantit que les marchandises sont produites sans déforestation et légalement. Sans ce processus, les entreprises ne peuvent pas soumettre de déclaration de diligence raisonnable (DDR) et leurs produits seront bloqués sur le marché de l'UE.
Quelles sont les trois étapes de la diligence raisonnable ?
Pour se conformer à l’EUDR, les opérateurs doivent suivre une procédure de diligence raisonnable en trois étapes, chacune s’appuyant sur la précédente :
1. Collecte d'informations
C'est la base de tout le processus. Les entreprises doivent recueillir des informations détaillées et vérifiables leur permettant de retracer l'origine du produit. Les informations requises comprennent :
- Description et quantité du produit.
- Pays de production.
- Coordonnées de géolocalisation de toutes les parcelles de terrain utilisées pour cultiver ou extraire le produit.
- Date ou plage de récolte ou de production.
- Nom et coordonnées des fournisseurs et producteurs.
- Documents juridiques prouvant le respect des lois nationales (régime foncier, droit du travail, fiscalité, protection de l'environnement, etc.).
Ces données doivent être exactes et complètes. Les entreprises doivent souvent collaborer directement avec les fournisseurs, les producteurs et les coopératives pour garantir la cohérence de la chaîne d'approvisionnement.
2. Évaluation des risques
Une fois les données collectées, les entreprises doivent évaluer le risque que le produit ne soit pas exempt de déforestation ou produit illégalement. Cela comprend :
- Vérification de la présence de forêts sur le terrain après le 31 décembre 2020.
- Vérification de la légalité de l’utilisation et de la production des terres.
- Considérant le niveau de risque du pays ou de la région producteur (sur la base de listes publiques, de rapports d’ONG, d’indices de corruption, etc.).
- Évaluation de la traçabilité, de la qualité de la documentation et de l’historique des fournisseurs.
Les évaluations des risques doivent être bien documentées et chaque produit ou expédition doit être évalué individuellement, sauf s’il fait partie d’une procédure simplifiée approuvée (disponible dans les cas à faible risque).
3. Atténuation des risques
En cas de risque non négligeable, les entreprises doivent prendre des mesures proportionnées et efficaces pour le réduire à « négligeable » avant la mise sur le marché du produit. Les mesures d'atténuation des risques peuvent inclure :
- Demande de documentation supplémentaire.
- Réalisation d’audits de fournisseurs ou d’inspections sur le terrain.
- Faire appel à une vérification ou à une certification par un tiers.
- Changer de fournisseurs ou modifier les pratiques d’approvisionnement.
Ce n’est que lorsque le risque a été réduit à un niveau négligeable qu’une entreprise peut procéder à la soumission du DDS.
Quelle documentation est requise ?
La diligence raisonnable relative au RDUE exige la conservation d'une documentation complète comme preuve juridique de conformité. Les documents requis comprennent :
- Coordonnées GPS des parcelles de production (point unique pour les petites exploitations, polygone pour les grandes surfaces).
- Dates de récolte ou de production, alignées sur les données de géolocalisation.
- Permis et certificats officiels du pays d'origine.
- Contrats ou déclarations des fournisseurs.
- Rapports d’évaluation des risques, y compris les sources de données et la justification.
- Registres des mesures d’atténuation des risques, le cas échéant.
Tous les documents doivent être conservés pendant au moins cinq ans et mis à disposition sur demande des autorités compétentes de tout État membre de l'UE. Le défaut de présentation des documents lors des inspections peut entraîner des sanctions pénales, même si la DDS a été soumise dans les délais.
La diligence raisonnable est une obligation permanente. Si un élément de la chaîne d'approvisionnement change, par exemple en cas de changement de fournisseur ou de modification du statut d'utilisation des terres, le processus de diligence raisonnable doit être répété et la DDS doit être mise à jour en conséquence.

Comment fonctionne le suivi EUDR ?
La surveillance est un pilier essentiel de la conformité à l'EUDR. Elle garantit que la diligence raisonnable n'est pas une tâche ponctuelle, mais un processus continu de collecte de données, de vérification et de gestion des risques. Une surveillance efficace aide les entreprises à tenir des registres précis, à détecter les problèmes en amont et à réagir en temps réel aux changements environnementaux ou juridiques. Elle fournit également des preuves crédibles pour étayer les déclarations de diligence raisonnable lors des audits des autorités européennes.
Qu'est-ce que la surveillance de la chaîne d'approvisionnement selon l'EUDR ?
Dans le cadre de l'EUDR, le suivi désigne l'observation et la vérification continues des pratiques d'approvisionnement afin de confirmer que les matières premières sont produites sans déforestation et légalement. Il va au-delà de la collecte initiale de données et comprend des mises à jour et des validations régulières tout au long de la chaîne d'approvisionnement.
La surveillance doit :
- Couvrir l’ensemble du cycle de vie du produit, de la production à l’entrée sur le marché de l’UE ou à l’exportation.
- Suivre et vérifier que les terres utilisées pour la production n’ont pas été déboisées ou dégradées après le 31 décembre 2020.
- Identifier et évaluer les risques émergents dans les régions d’approvisionnement ou parmi les fournisseurs.
- Être entièrement documenté et disponible pour inspection par les autorités compétentes de l’UE.
Le suivi est essentiel pour garantir l'exactitude de la déclaration de diligence raisonnable (DDS) et garantir la mise à jour continue des données. Il renforce également la transparence de la chaîne d'approvisionnement, aidant les entreprises à détecter les manquements à la conformité avant qu'ils n'entraînent des sanctions ou des perturbations commerciales.
Quels sont les quatre éléments clés du suivi de l’EUDR ?
Pour mettre en place un système de surveillance fiable dans le cadre de l’EUDR, les entreprises doivent se concentrer sur quatre éléments essentiels :
1. Collecte de données de géolocalisation
Les données de géolocalisation sont au cœur de la traçabilité dans le cadre de l'EUDR. Elles relient chaque produit à une parcelle spécifique et permettent de vérifier l'état du couvert forestier.
Les entreprises doivent collecter :
- Coordonnées GPS (latitude et longitude) pour chaque site de production.
- Données polygonales pour les grandes exploitations ou plantations.
- Données horodatées indiquant le moment où la production ou la récolte a eu lieu.
Ces données peuvent être collectées via des appareils GPS, des applications mobiles ou les déclarations des fournisseurs. Des étapes de validation, telles que la comparaison des coordonnées avec des cartes satellites ou des registres fonciers publics, contribuent à garantir l'exactitude des données.
2. Télédétection et vérification par satellite
L'imagerie satellitaire et la télédétection fournissent des preuves visuelles indépendantes de la déforestation. Ces technologies aident les entreprises à :
- Surveiller l’évolution de la couverture terrestre au fil du temps.
- Détecter les défrichements, les dégradations ou les dégâts causés par les incendies de forêt.
- Vérifier que les zones de production étaient exemptes de forêt après le 31 décembre 2020.
De nombreuses plateformes utilisent des images haute résolution et des outils d'IA pour classer les types de forêts et signaler les anomalies. Ces alertes peuvent servir à déclencher des enquêtes auprès des fournisseurs ou à soutenir l'évaluation continue des risques.
3. Cartographie des risques basée sur le SIG
Les systèmes d'information géographique (SIG) aident les entreprises à visualiser et à gérer les risques spatialement. Les outils SIG permettent l'intégration de plusieurs couches de données, notamment :
- Emplacements des fournisseurs.
- Données historiques sur la déforestation.
- Aires protégées et points chauds de biodiversité.
- Zones territoriales autochtones ou contestées.
La cartographie SIG soutient la prise de décision stratégique et aide les équipes de conformité à prioriser les régions à haut risque pour un examen plus approfondi ou une atténuation.
4. Évaluation dynamique des risques avec mises à jour
La surveillance de l'EUDR n'est pas statique. Les entreprises doivent continuellement évaluer et mettre à jour les risques à mesure que de nouvelles données sont disponibles ou que les chaînes d'approvisionnement évoluent. Cela comprend :
- Réévaluer les fournisseurs lorsque leur emplacement, leurs pratiques ou leur documentation changent.
- Mise à jour des scores de risque lorsque les données satellite indiquent une nouvelle activité de déforestation.
- Ajuster les procédures de diligence raisonnable si une région est classée comme « à haut risque ».
Cette approche dynamique garantit que la diligence raisonnable reste réactive et défendable face aux inspections réglementaires ou aux changements du marché.
Ensemble, ces quatre éléments créent un cadre de surveillance qui soutient la conformité continue à l’EUDR et prépare les entreprises à la préparation à l’audit et à la continuité du marché.
Quels outils et technologies soutiennent la conformité ?
La conformité au RDUE nécessitant un suivi et une documentation précis et continus, de nombreuses entreprises se tournent vers les outils numériques pour gérer leurs chaînes d'approvisionnement complexes. Ces technologies automatisent non seulement les tâches chronophages, mais améliorent également la précision et la fiabilité des processus de diligence raisonnable. En intégrant les systèmes numériques à leurs opérations, les entreprises peuvent garantir une traçabilité complète, réduire les risques et se préparer aux audits européens en toute sérénité.
Quelles plateformes numériques aident à la conformité à l’EUDR ?
Diverses plateformes numériques ont vu le jour pour aider les entreprises à se conformer aux exigences de l'EUDR. Ces systèmes combinent analyse géospatiale, gestion des données et automatisation pour rationaliser les diligences et le suivi.
Les principaux types de plateformes incluent :
- Outils d'analyse d'images satelliteCes plateformes détectent les événements de déforestation, classent le couvert forestier et génèrent des alertes en temps réel en fonction des changements d'affectation des terres. Elles sont essentielles pour vérifier que les parcelles de production n'ont pas été déboisées après le 31 décembre 2020.
- Tableaux de bord SIGLes tableaux de bord des systèmes d'information géographique (SIG) visualisent les données de la chaîne d'approvisionnement, indiquant la localisation des fournisseurs, les risques de déforestation et les limites légales. Ils permettent d'identifier les zones à haut risque et de gérer les mesures de conformité de manière spatiale.
- Plateformes de traçabilitéCes outils permettent aux entreprises de suivre les produits et les ingrédients depuis leur origine jusqu'à leur commercialisation. Ils stockent les données des fournisseurs, les informations sur les lots et les coordonnées de géolocalisation, fournissant ainsi une piste d'audit numérique pour chaque expédition.
- Systèmes de conformité en matière de diligence raisonnableCes plateformes aident les entreprises à collecter et organiser toute la documentation nécessaire à la génération et à la soumission d'une déclaration de diligence raisonnable (DDS). Elles incluent souvent des modules de notation des risques, de téléchargement de documentation et de journal des décisions.
Les principales plateformes dans ce domaine combinent souvent plusieurs de ces fonctions dans une seule interface, ce qui permet aux équipes de conformité de maintenir plus facilement la surveillance de plusieurs fournisseurs, régions et gammes de produits.
Comment les entreprises peuvent-elles les intégrer dans leurs opérations ?
Les outils technologiques n'apportent une réelle valeur ajoutée que lorsqu'ils sont intégrés aux processus métier quotidiens. Une conformité réussie à l'EUDR nécessite une intégration complète des systèmes de surveillance numérique aux flux de travail internes et aux logiciels d'entreprise.
Les stratégies d’intégration recommandées comprennent :
- Intégration ERPLes systèmes de planification des ressources de l'entreprise (ERP) contiennent des données sur les produits, les commandes et les fournisseurs. En reliant les plateformes EUDR aux systèmes ERP, les entreprises peuvent automatiser la génération des formulaires DDS et garantir la cohérence des données entre les différentes unités commerciales.
- Systèmes d'alerte SCMLes plateformes de gestion de la chaîne logistique (SCM) peuvent déclencher des alertes si un fournisseur entre dans une zone à haut risque ou ne soumet pas les documents requis. Cela permet aux équipes d'agir rapidement pour atténuer les risques ou suspendre les expéditions non conformes.
- Synchronisation et automatisation des donnéesLa synchronisation régulière des données entre les systèmes internes et les plateformes de conformité garantit que les déclarations de diligence raisonnable reflètent les informations les plus récentes sur les fournisseurs et le statut foncier. L'automatisation réduit le risque d'erreur humaine ou de documentation manquante.
- Tableaux de bord personnalisés pour les équipesDes tableaux de bord adaptés aux différents services (achats, développement durable, conformité) favorisent la collaboration interfonctionnelle. Chaque équipe peut accéder aux données de conformité pertinentes en temps réel, sans duplication des efforts.
En intégrant des outils numériques à chaque étape, de l'approvisionnement et de l'évaluation des risques à la documentation et au reporting, les entreprises créent un écosystème de conformité EUDR rationalisé et vérifiable qui s'adapte à leurs opérations.
Quels sont les mécanismes d’application et les sanctions ?
L'application du règlement est un élément essentiel du cadre réglementaire de l'UE. Ce règlement s'appuie sur un système structuré de surveillance, d'inspections et de sanctions visant à garantir que les entreprises prennent la conformité au sérieux. Les entreprises qui ne respectent pas les exigences s'exposent non seulement à des conséquences financières, mais aussi à des risques opérationnels et de réputation. Comprendre le fonctionnement de l'application du règlement de l'UE permet aux entreprises d'évaluer leur exposition et de prendre des mesures proactives pour rester en conformité.
Que se passe-t-il si une entreprise ne se conforme pas ?
Le non-respect du RDUE peut entraîner diverses conséquences juridiques et commerciales. Ces sanctions se veulent « effectives, proportionnées et dissuasives », conformément au droit de l'UE.
Les conséquences potentielles incluent :
- Des amendes pouvant aller jusqu'à 4% du chiffre d'affaires total de l'entreprise dans l'UE.
- Saisie ou destruction des marchandises non conformes par les douanes ou les autorités compétentes.
- Interdictions temporaires de mise sur le marché de l’UE ou d’exportation de produits depuis l’UE.
- Exclusion des marchés publics ou de l’accès aux programmes de financement de l’UE pendant une période pouvant aller jusqu’à 12 mois.
- Suspension des procédures d’importation simplifiées, telles que les systèmes douaniers accélérés.
Au-delà des sanctions légales, les entreprises peuvent également subir des conséquences indirectes telles que :
- Perte de contrats avec des acheteurs de l'UE nécessitant la conformité à l'EUDR.
- Atteinte à la réputation auprès des investisseurs, des clients et des ONG.
- Perturbations dans la logistique et la continuité des approvisionnements.
Pour éviter ces conséquences, les entreprises doivent investir dans des systèmes de diligence raisonnable, de documentation et de traçabilité qui sont entièrement conformes aux exigences de l’EUDR.
Comment les autorités vérifieront-elles la conformité ?
Chaque État membre de l'UE est responsable de la désignation des autorités compétentes chargées de faire respecter le RDUE sur son territoire. Ces autorités mèneront des inspections, enquêteront sur les risques et appliqueront des sanctions si nécessaire. Les inspections peuvent être déclenchées de manière aléatoire, par le biais d'une analyse des risques ou suite à des alertes de tiers.
Les activités d’application de la loi comprennent :
- Examen des déclarations de diligence raisonnable soumises via le système TRACES de l'UE.
- Inspections sur place dans les locaux des opérateurs et des commerçants.
- Audits de documents, y compris les contrats des fournisseurs, les données de géolocalisation et les évaluations des risques.
- Analyse des données satellitaires pour recouper les parcelles de production déclarées avec les alertes de déforestation.
- Échantillonnage de produits ou tests physiques, y compris l’identification des espèces pour les produits du bois.
Les autorités peuvent également collaborer avec les douanes, les ONG et les organismes internationaux de vérification afin de détecter les incohérences ou les expéditions à haut risque. L'objectif est d'appliquer une approche d'inspection fondée sur les risques, en concentrant les efforts de contrôle là où la probabilité de non-conformité est la plus élevée.
Combien de temps les entreprises doivent-elles conserver les données de conformité ?
En vertu de l'article 9 du RDUE, les entreprises sont tenues de conserver toute la documentation pertinente relative à la conformité pendant au moins cinq ans. Cette obligation s'applique tant aux opérateurs qu'aux commerçants et comprend :
- Données de géolocalisation et cartes des parcelles de production.
- Contrats fournisseurs et documents juridiques.
- Dossiers d’évaluation des risques et mesures d’atténuation.
- Déclarations de diligence raisonnable soumises et preuves à l’appui.
- Journaux de communication et de décision liés aux processus de conformité.
La conservation de ces archives est essentielle pour réussir les inspections, répondre aux audits et démontrer qu’une entreprise a agi de bonne foi et respecté ses obligations légales.
Quels sont les défis courants en matière de conformité ?
Malgré la structure claire du RDUE, de nombreuses entreprises rencontrent des difficultés pratiques pour se conformer à ses exigences, notamment celles opérant au sein de chaînes d'approvisionnement mondiales complexes. Les défis vont de la disponibilité des données à l'engagement des fournisseurs, en passant par la préparation technologique. Identifier ces obstacles en amont permet aux entreprises d'élaborer des stratégies de conformité réalistes et d'éviter les retards ou les pénalités.
À quelles difficultés les entreprises sont-elles confrontées ?
Plusieurs obstacles courants peuvent compliquer la conformité à l’EUDR, en particulier pour les PME et les entreprises qui s’approvisionnent dans des régions à haut risque ou à faible infrastructure.
- Collecte de données auprès des petits exploitants: De nombreuses matières premières réglementées par le RDUE, comme le cacao, le café et le caoutchouc, sont produites par de petits exploitants agricoles. Ces producteurs manquent souvent d'outils numériques, de titres fonciers officiels ou d'expérience en matière de systèmes de traçabilité, ce qui complique l'obtention d'une géolocalisation fiable et de documents juridiques.
- Infrastructure numérique limitée:Dans certaines régions d'Asie du Sud-Est, d'Amérique latine et d'Afrique subsaharienne, l'accès à Internet, la connectivité mobile et la couverture satellite peuvent être limités ou irréguliers. Cela affecte la capacité des entreprises à collecter, vérifier et transmettre les données dans les délais.
- Coûts élevés de la conformitéPour les petites et moyennes entreprises, la charge financière liée à la conformité à l'EUDR peut être considérable. Les coûts comprennent l'investissement en logiciels, la formation, les audits par des tiers et les abonnements de surveillance.
- Chaînes d'approvisionnement fragmentéesDe nombreuses entreprises n'entretiennent pas de relations directes avec tous les acteurs de leur chaîne d'approvisionnement. Les produits peuvent transiter par de multiples intermédiaires, ce qui augmente le risque de perte de données ou de pratiques opaques.
- Manque de capacité interneCertaines entreprises ne disposent pas d'équipes dédiées à la conformité ou au développement durable pour gérer le suivi, la documentation et les rapports continus dans le cadre de l'EUDR. Sans personnel spécialisé, ces obligations peuvent devenir écrasantes.
- Des droits fonciers peu clairsDans certaines régions d'approvisionnement, les régimes fonciers sont informels ou controversés. Cela crée une incertitude juridique et complique les efforts de vérification de la légalité des parcelles de production.
Comment les entreprises peuvent-elles surmonter ces obstacles ?
Si les défis sont réels, ils ne sont pas insurmontables. Plusieurs stratégies proactives peuvent aider les entreprises à respecter les exigences de l'EUDR malgré des contraintes structurelles.
- Programmes de formation des fournisseursLa sensibilisation des producteurs et des partenaires locaux aux exigences de l'EUDR renforce la sensibilisation et améliore la qualité des données. La formation peut couvrir l'utilisation du GPS, la documentation foncière et les formats de rapport numérique.
- Boîtes à outils et modèles de conformitéLa mise à disposition de formulaires, de listes de contrôle et de documents d'orientation standardisés simplifie la collecte de données au sein des différents réseaux d'approvisionnement. Ces ressources contribuent à garantir la cohérence et à réduire les erreurs administratives.
- Vérification par des tiers et partenariatsLes consultants externes, les ONG et les organismes de vérification locaux peuvent contribuer à la collecte de données, à l'évaluation des risques et au suivi. Cela est particulièrement utile dans les zones à haut risque ou isolées.
- Soutien technique et financier:Les entreprises peuvent postuler à des initiatives soutenues par l’UE ou collaborer avec des groupes industriels qui proposent un cofinancement, des outils open source ou une infrastructure partagée pour alléger la charge des PME.
- Préparation précoce et déploiement progressif:En commençant les efforts de conformité bien avant les échéances (30.12.2025 pour les grandes entreprises et 30.06.2026 pour les PME), les entreprises gagnent du temps pour identifier les lacunes, tester les systèmes et affiner leur approche.
S’adapter à l’EUDR est complexe, mais investir dans ces mesures garantit non seulement la conformité réglementaire, mais permet également de créer des chaînes d’approvisionnement plus résilientes et plus transparentes.

Comment commencer à se préparer à l'EUDR
Alors que les délais d'application du RDUE approchent du 30 décembre 2025 pour les grandes entreprises et du 30 juin 2026 pour les petites et microentreprises, les entreprises doivent dès maintenant se préparer à la mise en conformité. Une préparation précoce est essentielle pour éviter toute perturbation des échanges commerciaux au sein de l'UE, toute sanction financière ou tout risque de réputation. Cette section décrit les principales mesures que les entreprises doivent prendre pour se préparer à l'ensemble de leurs opérations et de leurs réseaux d'approvisionnement.
Que devraient faire les entreprises dès maintenant ?
La préparation à l'EUDR n'est pas une tâche ponctuelle : c'est un processus structuré en plusieurs étapes qui nécessite une coordination entre les services, les systèmes et les fournisseurs. Les actions suivantes doivent être prioritaires dès maintenant :
- Cartographier les chaînes d'approvisionnementIdentifiez les matières premières que vous achetez et qui relèvent du règlement EUDR et retracez-les jusqu'à leur origine. Cela implique de déterminer si les produits contiennent des matières premières couvertes par le règlement EUDR, en sont dérivés ou sont nourris avec ces matières.
- Collecter des données de géolocalisationPour chaque exploitation agricole, plantation ou parcelle forestière impliquée dans la production de produits réglementés, il convient de recueillir les coordonnées GPS précises et les limites des parcelles. Des données horodatées de récolte ou de production sont également nécessaires pour prouver que la terre n'a pas été déboisée après le 31 décembre 2020.
- Constituer des équipes de conformité internesAttribuer des rôles au sein des équipes achats, juridique, informatique et développement durable. Veiller à ce que le personnel soit formé aux exigences de l'EUDR et aux procédures de diligence raisonnable. Nommer une personne ou une unité responsable pour superviser le processus de diligence raisonnable.
- Choisir des plateformes de surveillanceSélectionnez des outils numériques capables de prendre en charge la cartographie de la chaîne d'approvisionnement, la surveillance des forêts par satellite, l'évaluation des risques et les rapports de diligence raisonnable. Évaluez la nécessité d'une intégration avec votre système ERP ou SCM.
- Engager les fournisseurs: Commencez à contacter les producteurs, les commerçants et les coopératives. Expliquez-leur les exigences de l'EUDR, demandez de la documentation et proposez un soutien pour améliorer la traçabilité. Concentrez-vous sur l'instauration de la confiance et de la coopération au sein de votre réseau de fournisseurs.
- Développer des protocoles de documentationCréez des modèles pour les enregistrements de géolocalisation, les évaluations des risques, les déclarations des fournisseurs et les déclarations de diligence raisonnable. Organisez les systèmes de stockage et de récupération afin de garantir la conservation de tous les enregistrements pendant au moins cinq ans.
En suivant ces étapes, les entreprises créent une base de conformité structurée qui peut évoluer à mesure que leurs opérations se développent ou que la réglementation évolue.
Existe-t-il un délai de grâce ou une flexibilité ?
Il n'existe pas de délai de grâce officiel au titre du RDUE. Une fois les délais fixés, soit le 30 décembre 2025 pour les grandes entreprises et le 30 juin 2026 pour les PME, les entreprises doivent être pleinement conformes pour commercialiser légalement les produits concernés sur le marché de l'UE ou les exporter hors de l'UE.
Toutefois, le règlement suit un calendrier de mise en œuvre progressif en fonction de la taille de l’entreprise :
- Les grandes entreprises doivent se conformer avant le 30 décembre 2025.
- Les petites et micro-entreprises disposent de six mois supplémentaires, avec une date limite fixée au 30 juin 2026.
Bien que le calendrier prévoie une période de transition, il n'offre aucune flexibilité quant à son application une fois le délai écoulé. Les autorités des États membres commenceront les inspections et les audits immédiatement après l'entrée en vigueur du règlement pour chaque groupe.
Il est donc conseillé aux entreprises de considérer la période actuelle comme une phase de préparation, un moment pour tester les systèmes, collecter des données et affiner les évaluations des risques. Attendre le dernier moment augmente le risque de non-conformité, de retards d'expédition ou de pénalités.
Quel est l’avenir de l’EUDR ?
Le Règlement de l'UE sur la déforestation (RUD) n'est pas conçu comme une politique figée, mais comme un cadre réglementaire dynamique, appelé à évoluer. Des mises à jour sont attendues à mesure que la Commission européenne recueillera davantage de données, évaluera les résultats de sa mise en œuvre et alignera le RUD sur les autres réglementations en matière de développement durable. Les entreprises doivent se préparer aux évolutions réglementaires et à un éventuel élargissement de son champ d'application, qui façonneront les attentes en matière de conformité pour les années à venir.
La réglementation va-t-elle s’étendre ?
Oui, le règlement EUDR devrait s'étendre à plusieurs domaines clés. Si le règlement initial couvre sept produits de base (bovins, cacao, café, huile de palme, soja, bois et caoutchouc), la Commission européenne a clairement indiqué que de futures mises à jour pourraient inclure des produits supplémentaires et des modifications de classification des risques. Les axes d'expansion probables sont les suivants :
D'autres produits sont à l'étude
De nouveaux produits pourraient être ajoutés en fonction de leur impact sur la déforestation. Parmi les candidats potentiels, on peut citer :
- Maïs:Largement cultivé dans les zones sujettes à la déforestation, notamment en Amérique latine.
- Canne à sucre:Lié au changement d’affectation des terres dans les régions tropicales.
- Biocarburants:De plus en plus scruté pour les effets indirects du changement d’affectation des terres.
- Viscose et textiles: Dérivé de cellulose forestière, avec des inquiétudes croissantes concernant l'approvisionnement non durable.
Mises à jour de la classification des risques
La Commission européenne attribuera aux pays un niveau de risque de déforestation élevé, moyen ou faible, en fonction de leurs statistiques de déforestation, de la qualité de leur gouvernance et des mesures de protection environnementale mises en place. Ces classifications seront revues régulièrement et auront une incidence directe sur le degré de diligence raisonnable requis pour l'approvisionnement auprès de ces pays.
Élargissement de la couverture des produits grâce aux mises à jour des annexes
L'annexe I du règlement énumère les codes SH/NC spécifiques aux produits concernés. Au fil du temps, l'annexe pourra être mise à jour pour inclure de nouvelles sous-catégories, des produits composites ou des produits dérivés non initialement répertoriés.
Alignement sur d'autres cadres de durabilité de l'UE
L'EUDR sera probablement intégrée à d'autres initiatives de l'UE, notamment la directive sur les rapports de développement durable des entreprises (DSDE), la directive sur la diligence raisonnable en matière de développement durable des entreprises (DDDDE) et la directive sur les déclarations environnementales. Cela pourrait conduire à des exigences harmonisées en matière de données et à des flux de travail de conformité partagés.
Améliorations du système TRACES
La plateforme TRACES de l'UE, qui permet de soumettre des déclarations de diligence raisonnable, est en cours de mise à niveau pour prendre en charge le règlement UE. Les fonctionnalités futures pourraient inclure des alertes automatisées, une intégration avec les systèmes douaniers et des liens vers des outils de surveillance de la déforestation. Les entreprises utilisant des systèmes informatiques existants pourraient devoir adapter leur infrastructure technique pour rester à jour.
Ces évolutions futures suggèrent que l'EUDR est un cadre évolutif, conçu pour évoluer en fonction des données environnementales, de l'intégration des politiques et des réalités de la chaîne d'approvisionnement. Les entreprises qui investissent aujourd'hui dans des systèmes de conformité flexibles et évolutifs seront mieux armées pour répondre aux exigences futures.

Solutions numériques pour simplifier la conformité à l'EUDR
EUDR.co est une plateforme spécialement conçue pour aider les entreprises à se conformer au Règlement européen sur la déforestation (EUDR) grâce à l'automatisation, la traçabilité et la gestion des risques en temps réel. Conçue spécifiquement pour soutenir les flux de travail EUDR, la plateforme permet aux entreprises de collecter des données de géolocalisation, d'évaluer les risques de déforestation et de générer des déclarations de diligence raisonnable (DDS) conformes aux exigences réglementaires.
En intégrant l'imagerie satellite, les outils SIG et la documentation numérique sécurisée, eudr.co garantit la transparence de la chaîne d'approvisionnement et sa préparation aux audits. Son architecture flexible prend en charge aussi bien l'approvisionnement auprès des petits exploitants que les chaînes d'approvisionnement complexes à plusieurs niveaux, ce qui en fait une solution évolutive pour les entreprises en quête d'une conformité EUDR efficace et durable.
Conclusion
Le Règlement de l'UE sur la déforestation (RUD) marque une évolution majeure dans la manière dont les entreprises mondiales doivent gérer leur responsabilité environnementale au sein de leurs chaînes d'approvisionnement. En exigeant une traçabilité complète, la conformité légale et la preuve d'un approvisionnement sans déforestation, le règlement place la barre plus haut en matière de transparence et de diligence raisonnable dans le commerce mondial. Pour les professionnels impliqués dans les achats, la conformité ou le développement durable, le RUD est plus qu'une obligation légale : c'est un appel à aligner les opérations des entreprises sur les objectifs environnementaux internationaux.
Se préparer à l'EUDR nécessite une action précoce, des investissements stratégiques dans les technologies de surveillance et une collaboration étroite avec les fournisseurs. Les entreprises qui commencent dès maintenant à mettre en place leurs systèmes de conformité seront mieux armées pour éviter les sanctions, conserver leur accès au marché européen et montrer la voie en matière d'approvisionnement éthique. À mesure que la réglementation évolue et se développe, la capacité à s'adapter et à réagir proactivement deviendra un avantage commercial crucial.